Voila un résumé de la derniére bataille de la guerre de cent ans :
Averti par les Castillonnais de l'arrivée des Français,
Talbot, à
Bordeaux, hésite, puis se décide à les attaquer. Il couche à
Libourne et le matin du
17 juillet se dissimule dans les bois dominant le prieuré. Comme les Castillonnais le lui ont conseillé, il se précipite et bouscule la faible garnison de Saint-Florent. Celle-ci s'enfuit et s'efforce de rejoindre le camp. Mais la retraite est difficile, on suit le flanc du coteau dominant la rivière et, après de sanglants corps à corps, les fuyards franchissent la petite rivière par un gué ou un pont provisoire et se retrouvent à l'intérieur du camp. Peut-être surpris par les difficultés auxquelles ils se heurtent, les Anglais refluent sur le prieuré où ils vont se restaurer et se désaltérer en mettant en perce quelques futailles abandonnées par les Français.
Talbot s'apprête à entendre la messe, lorsqu'on lui rapporte que les Français s'enfuient, abandonnant le camp retranché. De fait, des nuages de poussière s'élèvent à l'est, dans la plaine au-dessus de la position tenue par les Français. On saura plus tard qu'il s'agissait des pages et des bagages inutiles au combat. Trompé par ces apparences,
Talbot n'hésite plus et se précipite avec les troupes dont il dispose afin de mettre les Français en déroute.
Les récits de l'époque soulignent le calme de ces derniers. Avançant jusqu'à la contrescarpe du fossé, les Anglais essaient de planter l'étendard de
Talbot à l'entrée du camp français. Mêlée confuse… L'étendard roule dans le fossé ! L'artillerie des Français, commandée par les frères Gaspard et Jean
Bureau (ce dernier est
Grand Maître de l’artillerie du Roi
Charles VII), a eu le temps de se préparer : 300 pièces tirent à la fois, chargées à
mitraille. Le carnage est effrayant. Les assaillants sont pressés les uns contre les autres, ils ne peuvent ni s'échapper ni se dissimuler. Courageusement, les survivants se regroupent mais de nouvelles décharges jettent la débandade parmi eux. L'artillerie de Talbot ne put jamais arriver à temps. Aussi dur et meurtrier que fût le feu de l'artillerie à l'encontre des Anglo-Gascons, ces braves réussirent à continuer la lutte pendant environ une heure jusqu'au milieu de la journée, mais au bruit de la canonnade, les
Bretons en réserve à Horable, chargent avec leur cavalerie et précipitent la déroute.
Les
Français ouvrent alors les barrières et poursuivent les Anglais. Dans la mêlée qui s'ensuit,
Talbot, dont la
haquenée avait été tuée par un boulet, est précipité à terre et est achevé par un archer français, Michel Pérunin, qui inscrit ainsi son nom dans les annales de l'histoire en achevant le comte d'un coup de hache sur la tête. Le fils de Talbot fut aussi tué.
Les survivants (4 000 morts au moins restèrent sur le champ de bataille !) s'enfuient, les uns en franchissant la
Dordogne (mais beaucoup se noient), les autres en refluant vers l'ouest (certains atteignent
Saint-Émilion), d'autres enfin, en s'abritant dans la place de
Castillon-la-Bataille. Refuge de courte durée ! En effet, le
18 juillet, les Français avançant quelques pièces d'artillerie sous les murs obtiennent la reddition de la ville. C'est au château de Pressac, à
Saint-Étienne-de-Lisse que fut signée celle des Anglais.
Le corps de
Talbot est reconnu par son
héraut. Ses restes déposés à Notre-Dame-de-Colle, sur le champ de bataille puis transportés en Angleterre et inhumés à Witchurch.
Talbot disparu, toutes les places tenues par les Anglais capitulent et
Bordeaux se rend sans effusion de sang.
un tableau qui représente la bataille: